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Blog Littéraire

Tralilou Lit

Ray Bradbury, Fahrenheit 451, Folio Gallimard, 2002, traduction de Jacques Chambon et Henri Robillot

Ray Bradbury, Fahrenheit 451, Folio Gallimard, 2002, traduction de Jacques Chambon et Henri Robillot

Dans une société future, les livres sont considérés comme potentiellement dangereux, sources de questions sans réponse et de réflexion inutile. Ils sont donc tout simplement interdits. Les pompiers ne sont alors pas là pour éteindre les incendies mais brûler tous les livres qu'ils trouvent, les maisons qui les abritent, voire leurs propriétaires s'ils ne se rendent pas docilement.

Nous suivons plus particulièrement le pompier Montag. Une rencontre le bouleverse. Il se met à douter du bien-fondé de son action et du "bonheur" que la société propose : confort matériel, divertissement, écrans et rien de plus.
Il se pose 1001 questions sur ce que les livres peuvent apporter. Il se met à rêver. Et finit par désobéir ...

Fahrenheit 451 : température à laquelle le papier s'enflamme et se consume.

Ray Bradbury, Fahrenheit 451, Folio Gallimard

On a tout ce qu'il faut pour être heureux, mais on ne l'est pas. Il manque quelque chose. J'ai regardé autour de moi. La seule chose dont je tenais la disparition pour certaine, c'étaient les livres que j'avais brûlés en dix ou douze ans. J'ai donc pensé que les livres pouvaient être de quelque secours.

Ray Bradbury, Fahrenheit 451, Folio Gallimard

Je suis très heureuse d'avoir enfin lu ce classique de la science fiction ... Beaucoup d'entre vous l'ont sans doute lu au collège ou au lycée car il était au programme, je n'avais pas eu cette chance !

J'ai trouvé ce livre hyper intéressant et très actuel. L'histoire et la préface (du traducteur Jacques Chambon) nous amènent à réfléchir au monde dans lequel on vit et rendent hommage au pouvoir de la littérature et de l'imaginaire, sources de réflexion et de liberté.

Une phrase dans la préface m'a d'ailleurs particulièrement marquée : "Il n'y a pas qu'une façon de brûler un livre, l'une d'elles, peut-être la plus radicale, étant de rendre les gens incapables de lire par atrophie de tout intérêt de la chose littéraire, paresse mentale ou simple désinformation."

L'histoire est bien menée. On voit le personnage de Montag évoluer dans ses questionnements, ses réflexions et ses actes à partir de sa rencontre avec Clarisse. Il se sent seul face à ce qu'il découvre : ses collègues le surveillent, sa femme ne comprend pas l'intérêt de lire et préfère restée face à ses écrans. Heureusement (sans trop en dévoiler), il va se souvenir d'un homme qu'il avait rencontré il y a longtemps, qu'il suspectait d'avoir des livres et avec qui il va tenter d'entrer en contact ...

Désobéissance, liberté, chasse à l'homme et résistance sont les grands thèmes de ce livre.

Je préfère prévenir, le rythme est tout de même assez lent. Mais le style d'écriture m'a plu. Le texte est parsemé de nombreuses et belles métaphores et j'ai noté plein de citations ... !

Si vous avez déjà lu ce livre et que vous aviez aimé, je vous conseille aussi Le rire du grand blessé de Cécile Coulon : dans une société où les anciens livres sont interdits, des lectures publiques de livres créés pour l'occasion sont organisés régulièrement dans des arènes en délire : on tient la population grâce à ces rares moments où les passions peuvent se déchaîner. Un homme censé maintenir l'ordre se retrouve blessé et fait une rencontre bouleversante à l'hôpital : il découvre alors la littérature ...

 

Après tout on vit à l'époque du Kleenex. On fait avec les gens comme avec les mouchoirs, on froisse après usage, on jette, on en prend un autre, on se mouche, on froisse, on jette.

Ray Bradbury, Fahrenheit 451, Folio Gallimard

C'est bien de se trouver en compagnie. Mais je ne pense pas que ce soit favoriser la sociabilité que de réunir tout un tas de gens et de les empêcher ensuite de parler.

Ray Bradbury, Fahrenheit 451, Folio Gallimard

Si vous ne voulez pas qu'un homme se rende malheureux avec la politique, n'allez pas lui casser la tête en lui proposant deux points de vue sur une question ; proposez-lui-en un seul. Mieux encore, ne lui en proposez aucun. Qu'il oublie jusqu'à l'existence de la guerre.

Ray Bradbury, Fahrenheit 451, Folio Gallimard

Je ne parle pas des choses, avait dit Faber. Je parle du sens des choses. Là, je sais que je suis vivant.

Ray Bradbury, Fahrenheit 451, Folio Gallimard

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