The Oatmeal, Les terribles et merveilleuses raisons pour lesquelles je cours de longues distances, Marabout, 2015

The OatMeal nous explique pourquoi il court. Pourquoi il adore et déteste ça. Le plaisir que ça lui procure, mais aussi les souffrances qu'il endure. Il nous raconte aussi les paradoxes que cette "addiction socialement acceptée" entraîne.

Entre douce folie et pur délire, il nous fait voyager avec lui sur les plus belles pistes de marathons et trails du monde avec humour, autodérision et sincérité.

Le running est une façon de faire face, droit dans ses bottes, aux emmerdes de la vie, tout en se disant : Je ne pourrai pas vous éviter, je vais donc me servir de vous pour avancer.

The Oatmeal, Les terribles et merveilleuses raisons pour lesquelles je cours de longues distances, Marabout, 2015

Je ne connaissais pas l'auteur (Matthew Inman) et son avatar The Oatmeal, avant de lire cette bande dessinée aux allures de roman graphique.

Courir ce n'est pas seulement courir. Ça a du sens. Courir permet (certes) de contrôler un peu les fluctuations du poids, mais il ne s'agit pas d'en perdre. Pour l'auteur en tout cas, il s'agit de pouvoir manger ce qu'il veut. Mais courir c'est aussi et surtout se sentir libre, fort ; c'est être dans le moment présent, lutter contre ses maux intérieurs et dépasser ses limites, dépasser ce que certains appellent "le mur". L'auteur, lui, ne croit pas au mur, mais au Blerch, un petit monstre volant grassouillet qui incite à ralentir, arrêter sa course et se vautrer dans le canapé en grignotant (voire plus ...).

J'ai lu ce livre il y a trois ans, quand j'étais dans ma période running et, finalement, en parler me donne envie de reprendre ... !

J'ai en tout cas trouvé ça très drôle et très réussi : l'auteur trouve les mots juste pour parler des merveilleuses sensations que procure la course. Les chapitres thématiques sont bien trouvés. J'ai adoré le graphisme, le dessin, le mélange des (double-)pages entières et des cases de BD, les couleurs vives et l'omniprésence du noir. Je conseille ce livre, et pas uniquement aux coureurs du dimanche et runner plus expérimentés !

Vous pouvez découvrir quelques extraits en langue originale juste ici.

Je ne suis ni vieux, ni sage, mais la vie m'a appris quelques trucs, je sais qu'à tout moment, la douleur et la terreur peuvent me tomber sur le coin de la tronche. C'est la vie. Parfois des choses bien vous arrivent, et parfois c'est le contraire. On ne contrôle pas. Je suis comme une méduse qui se laisse porter par les flots au milieu d'un océan déchaîné. Mais lorsque je cours, je suis dans le contrôle. J'arrive à intégrer et à maîtriser la douleur. [...] Lorsque je cours, je contrôle l'incontrôlable. C'est comme si je domptais une tornade.

The Oatmeal, Les terribles et merveilleuses raisons pour lesquelles je cours de longues distances, Marabout, 2015

Si vous avez envie de vous dégoûter du jogging, je vous conseille le tapis de course. C'est un drôle d'appareil qui vous permet de transpirer sur place en vous rappelant sans cesse combien de temps il vous reste à souffrir. C'est comme vous faire narguer par un cyborg. Un cyborg ne renonce jamais. Un cyborg ne connait pas la fatigue. Un cyborg est binaire, il ne connait que les chiffres 1 et 0. Les cyborg sont des enfoirés.

The Oatmeal, Les terribles et merveilleuses raisons pour lesquelles je cours de longues distances, Marabout, 2015