Raphaël Jerusalmy, Evacuation, Actes Sud, 2017

En pleine guerre, Tel-Aviv est évacuée. Mais à la dernière minute, trois personnes restent. Le vieux Saba, son petit-fils Naor, étudiant en cinéma, et sa petite-amie Yaël, artiste idéaliste. 

Ils se cachent, deviennent clandestins au cœur d'une ville désertée mais dangereuse. Ils tentent de vivre malgré tout.

Des journalistes, il y en avait partout, tu t’en doutes bien. L’un des reporters, celui qui tenait le micro, est venu nous demander de changer de place. En anglais. Poliment. Parce qu’on était dans le champ.

Raphaël Jerusalmy, Evacuation, Actes Sud, 2017

C'est un livre que j'ai plutôt apprécié.

J'ai aimé la forme du récit alterné : d'un côté le moment où les personnages principaux refusent d'évacuer Tel-Aviv et se cachent dans la ville et de l'autre le moment où un fils raconte l'histoire à sa mère, en voiture, en route vers Tel-Aviv.

J'ai également apprécié que l'un des personnages s'intéresse au cinéma et qu'il décide de tourner un film dans cette ville désertée.

L'ambiance m'a plu et se rapproche un peu de celle du merveilleux roman d'Ingrid Thobois, Miss Sarajevo où un photographe de guerre se rappelle de sa mission là-bas. On retrouve dans les deux résistance, fraternité, désir de vivre, désir de paix.

J'ai aimé l'écriture simple et poétique, l'impression d'être avec les personnages dans une bulle, mais ce n'est pas un coup de cœur car il m'a manqué quelques éléments sur le contexte géo-politique un peu occultés par l'auteur ...

Il m’a dit que ce n’était pas si important que ça, d’être compris. Ce qui comptait dans la vie, c’était d’être accepté tel que l’on était. Et d’en faire de même pour les autres.

Raphaël Jerusalmy, Evacuation, Actes Sud, 2017

Tel-Aviv est bien plus arrangeante. Elle te rassure. C'est le sanctuaire où les Israéliens eux-mêmes trouvent refuge. Juifs ou pas. Où les restos sont ouverts tard. Où tu refuses de te définir en fonction d'un conflit.
Les autres s'en chargent à ta place.

Raphaël Jerusalmy, Evacuation, Actes Sud, 2017

Nous savions que chaque squat devait sa survie au nombre de personnes qui le composait. Plus il était petit et plus il était difficile à repérer. Et moins ses membres risquaient de s’engueuler.

Raphaël Jerusalmy, Evacuation, Actes Sud, 2017