Vincent Almendros, Un été, Minuit, 2018

A Naples, en plein été, Pierre embarque pour quelques jours sur le voilier de son frère, Jean. Il n'est pas sûr que ce soit une bonne idée, car il y a longtemps, il a été l'amant de Jeanne, la copine de son frère. Elle est là, et il y a Lone, aussi, avec qui il sort actuellement ...

Il fait une chaleur caniculaire, la mer est d'huile. La promiscuité cristallise les désirs. Peu à peu, immanquablement, Pierre et Jeanne se regardent, se frôlent et se rapprochent. Les moments de solitude sont secrètement espérés et les retrouvailles attendues.

Depuis quelques minutes, j'avais du mal à me concentrer sur ce qu'il disait. Je me demandais si c'était une bonne idée que nous passions nos vacances ensemble. Quand je dis nous, je ne pensais pas à Jean.
Je pensais à Jeanne.
A Jeanne et moi.

Vincent Almendros, Un été, Minuit, 2018

Loin de la terre ferme et rassurante, Vincent Almendros nous propose ici une histoire d'amour triangulaire et dépeint des relations fraternelles complexes et silencieuses.

Ce huis clos à ciel ouvert, sous forme de thriller marin, est ensoleillé mais étouffant.

Il y a beaucoup de non-dit. Les personnages, comme furtifs, sont ambigus. Pierre et Jeanne savent qu'ils jouent un jeu dangereux. Les corps se cherchent ... et se trouvent.

L'écriture délicate est toute en suggestion, subtilement érotique. L'auteur s'amuse à nous perdre avec ses sous-entendus et ses hors-champs. C'est un livre d'atmosphère avec une impression d'immobilité et d'indolence mais où la tension monte au fil des pages jusqu'à un dénouement final inattendu.

J'ai aimé l'ambiance et la sensualité ; j'ai trouvé que c'était bien écrit mais je n'ai pas été complètement conquise par ce roman. J'aurais aimé que l'auteur développe plus en profondeur la relation fraternelle entre Pierre et Jean.

Je sentais sous mes doigts le contact de ses grains de beauté. Je m'y réhabituai, lentement, comme un aveugle lit le braille.

Vincent Almendros, Un été, Minuit, 2018