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Blog Littéraire

Tralilou Lit

Katarina Mazetti, Entre Dieu et moi c'est fini, Actes Sud, 2011, traduction de Max Stadler et Lucile Clauss

Katarina Mazetti, Entre Dieu et moi c'est fini, Actes Sud, 2011, traduction de Max Stadler et Lucile Clauss

Linnea, suédoise, 15 ans, bravache, originale et solitaire, se souvient de son amie Pia, la seule qui la comprenait vraiment. Elles n'ont été amies que 120 jours (sans compter les week-ends) mais c'était pour de vrai.

Elle lui parle à travers le mur de la penderie de sa grand-mère. Le mur est toujours là, il a toujours le temps. Il n'écoute peut-être pas, mais de toute façon, personne n'écoute.

Elle se souvient. Car il paraît qu'il faut d'abord se souvenir pour mieux oublier ensuite, et avancer. Il y avait les conneries, les discussions sérieuses sur la politique, Dieu, la vie après la mort mais aussi plus simplement les cours et les garçons.

Tantôt sérieuse, tantôt déconneuse, sans transition entre les deux états d'âme. Et quand je me rappelle aujourd'hui les conneries qu'elle disait, le nœud que j'ai dans la gorge est encore plus grand que quand je pense aux choses sérieuses. Mais elle était capable d'être tout à fait cohérente dans ses propos, si elle le voulait.

Katarina Mazetti, Entre Dieu et moi c'est fini, Actes Sud, 2011

J'ai beaucoup aimé ce premier tome d'une trilogie autour de Linnea.

C'est une belle histoire d'amitié qui nous parle d'adolescence et de deuil.

Les deux jeunes filles, bien qu'à part, ne se fondent que rarement dans le décor pour se faire oublier. Elles ont un fort tempérament ! Elles sont même parfois un peu cruelles quand elles se moquent des garçons ... En tant que lectrice je me suis quand même attachée à ces deux personnages mais peut-être parce que je savais que l'une d'elles souffrait de l'absence de l'autre aujourd'hui.

Linnea se souvient de détails, de moments de complicité, de couleurs, d'incompréhension, de disputes et de silences avec Pia.

Malgré le thème grave, la nostalgie et les regrets, l'auteur nous livre un roman à la fois profond et léger, très drôle par moment. L'humour est résolument acide et décalé ... !

J'ai trouvé ce texte touchant et tendre.

De Katarine Mazetti, j'ai également beaucoup aimé le doux et lumineux roman Le mec de la tombe d'à côté.

Je ne sais toujours pas qui est Dieu.
En fait, notre histoire a marché tant que je le prenais pour le Père Noël. Qui refuserait d'être chaleureusement pris dans ses bras et se réfugier dans une auréole de barbe blanche ? J'avais même l'habitude de prier avant les interros de maths. Et je chantais Le matin dans les montagnes, le seul psaume que je comprenne vraiment.

Katarina Mazetti, Entre Dieu et moi c'est fini, Actes Sud, 2011

Les bus faisaient leur tournée, comme d'habitude. "Prochain arrêt : Cimetière", chantait la conductrice d'une voix insensible et nasillarde, j'aurais voulu lui casser la gueule.

Katarina Mazetti, Entre Dieu et moi c'est fini, Actes Sud, 2011

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