Isabel Wolff, Rose à la rescousse, Pocket, 2004, traduction de Denyse Beaulieu

A 39 ans, Rose, responsable du courrier du cœur au Daily Post, profite de se retrouver seule pour faire le point sur sa vie et se pencher sur son passé. Son abandon, son adoption et son enfance.

Elle n'est pas complètement seule, il y a ses amies "les jumelles" et sa voisine.

Elle loue une nouvelle maison et cherche un colocataire pour boucler ses fins de mois.

Ce colocataire, ce sera Théo, un jeune homme qui aime regarder le ciel et qui a la tête dans les étoiles ...

"Pourquoi ne m'a-t-on pas enseigné les constellations afin que je me sente chez moi dans les cieux étoilés qui sont toujours au-dessus de nos têtes, et qu'à ce jour je ne connais pas ?"
Thomas Carlyle (1795-1881)

Isabel Wolff, Rose à la rescousse, Pocket, 2004

Ce roman je l'ai lu et relu, prêté, récupéré, relu à nouveau ... Sans conteste, c'est l'une de mes "lectures doudous" !

Si vous lisez une vieille édition, ne vous fiez pas au résumé en 4e de couverture qui laisse à penser qu'il s'agit d'une simple romance et qui commence ainsi "Moi, Rose Costelloe, je l'avoue : je suis la reine des idiotes ! [...] Ma vie sentimentale est un désastre" ... (Mais pourquoi l'éditeur nous présente-t-il Rose de cette manière ... ?!)

Non seulement ce n'est pas QU'une histoire d'amour. Mais en fait c'est surtout autre chose. C'est avant tout l'histoire d'une femme en quête d'identité, qui cherche à connaître son passé, qui cherche à réparer ses blessures : la première son abandon ; la deuxième la découverte de son adoption à 18 ans seulement !

Si vous lisez une version plus récente, ne croyez pas non plus qu'elle a besoin d'être sauvée par un homme (cf en 4e de couverture : "Mais qui viendra à la rescousse de Madame Détresse ?"). Oui, elle se reconstruit en même temps qu'elle trouve l'amour, oui il l'aide, mais c'est une femme forte et indépendante !

Par ailleurs, si le style est léger, facile à lire et drôle, je trouve qu'il y a beaucoup de finesse dans l'écriture.

On s'attache aux personnages, à Rose en particulier, et l'on ne peut s'arrêter de lire avant la fin !

- On voit un grand morceau de ciel, d'ici, fit-il. Et il fait vraiment très sombre.
C'était vrai. Par-dessus le halo couleur Fanta de la ville, le ciel était d'un noir d'obsidienne percé de petits points de lumière.
- Combien d'étoiles, là-haut ? lui-demandai-je.
- Tellement que l'esprit humain ne peut pas l'appréhender. Rien que dans notre propre galaxie, la Voie lactée, il y a plus de cent milliards d'étoiles - ce qui rend notre système solaire comparable à neuf grains de sable dans une cathédrale.

Isabel Wolff, Rose à la rescousse, Pocket, 2004