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Blog Littéraire

Tralilou Lit

Kaho Nashiki, L'été de la sorcière, Picquier, 2021

Kaho Nashiki, L'été de la sorcière, Picquier, 2021

À la mort de sa grand-mère, Mai se souvient de l'été passé à ses côtés, deux ans auparavant.

Anglaise installée depuis longtemps au Japon, elle mène une vie paisible et solitaire dans une jolie maison calme au milieu de la forêt.

Le temps d'une saison, Mai découvre la sorcière en elle, les plantes qui guérissent, l'importance du sommeil, la puissance du cœur et de la joie ...

Mai avait toujours adoré sa grand-mère. Elle ne ratait jamais une occasion de lui dire "je t'aime tellement, Mamie !" Jamais elle n'aurait osé faire une telle déclaration à ses parents, elle se serait sentie bien trop gênée. Mais sa grand-mère n'était pas japonaise, voilà pourquoi elle se permettait peut-être d'exprimer ses sentiments sans détour. Ce à quoi la vieille dame, son habituel sourire aux lèvres, répondait invariablement : "I know." Je sais. Cet échange, comme un mot de passe connu d'elles seules, était devenu leur petit rituel.

Kaho Nashiki, L'été de la sorcière, Philippe Picquier

C'est un petit coup de cœur. Pourquoi petit ? Parce que j'en aurais voulu plus tout simplement ... ! Plus de pages, et plus de temps avec ces personnages au sein de cette jolie maison.

Mai est touchante. Elle a conscience de sa fragilité, se pose beaucoup de questions et a toujours envie de bien faire. Elle réagit un peu vite parfois, elle est jeune et vit tout intensément. J'ai adoré sa grand-mère, femme un peu étrange, un peu sorcière, figure de sagesse et de tendresse. Elle transmet amour et savoir par quelques gestes, en quelques mots, avec humour parfois, ou en silence, aussi. Quelque chose de beau et de simple se noue entre elles cet été là.

La forêt, la campagne, les plantes que l'on voit changer au fil des jours, les œufs à aller chercher le matin, la confiture qu'on prépare lentement en conscience. Ça m'a rappelé des souvenirs de vacances en Italie, dans la famille de mon père.
J'ai aimé la description de cette vie simple, un peu rude mais harmonieuse et satisfaisante.

Les érables et les bambous, nous situent au Japon, c'est vrai, mais il y a quelque chose d'assez universel ici.

Enfin, j'ai aimé l'écriture minimale, minimaliste, et poétique de Kaho Nashiki que je ne connaissais pas. Elle a aussi écrit Les mensonges de la mer, j'irai sans doute jeter un œil. 

Une belle découverte que je vous recommande !

Il y avait quelque chose d'insondable chez elle, un côté mystérieux et impénétrable, qui l'effrayait un petit peu. Mais c'était aussi l'une des raisons pour lesquelles elle la fascinait tellement.

Kaho Nashiki, L'été de la sorcière, Philippe Picquier

- Je viendrai t'aider l'année prochaine, et l'année d'après, et l'année d'après aussi.
Grand-mère eut un sourire ravi, mais ne répondit rien.

Kaho Nashiki, L'été de la sorcière, Philippe Picquier

Je suis fière de toi, ma petite fille à la grande sensibilité, ajouta-t-elle à voix basse, comme se parlant à elle-même.

Kaho Nashiki, L'été de la sorcière, Philippe Picquier

Elle appréciait chacune des secondes passées ici. Elle savourait l'air à chacune des ses respirations, comme on se délecterait d'un nectar.

Kaho Nashiki, L'été de la sorcière, Philippe Picquier

Il y en aurait sûrement un paquet, de ces événements. Du genre à vous mettre le cœur et le corps en lambeaux. Mais ils ne pourraient jamais complètement me détruire. Tout comme ils ne m'avaient jamais détruite jusqu'alors.

Kaho Nashiki, L'été de la sorcière, Philippe Picquier

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