Richard Palachak, Kalache, Black-Out, 2018

Kalache, c'est son nom. Ses racines slaves le rappellent à la maison.
Il nous fait vivre ses nuits serbes et celles de ses amis. Alcool, drogue, boîte de nuit, bordel.
 

J'étais enfin chez moi. L'alcool coulait dans mes veines, la fumée me remplissait les poumons, le chant des sirènes inondait mon crâne, la langue de ma mère berçait mon cœur avec un long frisson de fièvre, les bras chaleureux de mes frères et de mes sœurs m'avalaient au fond d'un firmament à l'envers, jusqu'au sein de la terre, dans le magma honni de cette force slave qui fait rire de tout et pleurer de rien.

Richard Palachak, Kalache, Black-Out

J'avais acheté ce recueil de nouvelles noires à Livre Paris en début d'année après avoir discuté avec l'auteur. J'ai beaucoup attendu avant de le lire car je ne savais pas trop à quoi m'attendre.

Ce sont des nouvelles mais nous retrouvons au fil des pages des personnages déjà croisés ou des lieux déjà évoqués, ce que j'ai plutôt apprécié.

J'ai été agréablement surprise par la qualité de l'écriture : brute et travaillée, parsemée de belles images et métaphores.

Cependant, j'ai eu du mal avec les histoires et les sujets abordés ... C'était en effet très noir. Peut-être pas le bon moment pour lire ce genre de choses pour moi tout simplement !

Enfin, même si nous sommes dans de la fiction, j'aurais aimé que les femmes soient plus respectées, mais aussi mieux traitées et développées en tant que personnages. J'avais parfois l'impression qu'elles n'étaient ici que des corps. Dommage !

Je retiens tout de même la plume de l'auteur et suis curieuse de découvrir d'autres textes.

Je me traînais clopin-clopant derrière mes potes en me disant qu'au fond, j'allais peut-être bien finir mes jours ici, dans ce satané Stari Grad, errant de bar en bar en mendiant de quoi boire et fumer. J'étais attiré par une vie de clodo magnifique, dans le vertige et les flammes illusoires de la nuit serbe.

Richard Palachak, Kalache, Black-Out