Paula Hawkins, La fille du train, Pocket, 2016

Rachel a perdu son travail mais continue de faire ses trajets en train chaque jour aux mêmes horaires pour que sa colocataire ne se doute de rien. Elle est en dépression, elle est alcoolique et elle appelle encore son ex qui a refait sa vie avec sa maîtresse, Anna.

Tous les jours, depuis le train, elle observe une maison dans l'ancienne rue où elle a vécu. Mais pas la maison de son ex et d'Anna. La maison d'un autre couple, dont elle imagine les prénoms, les métiers, les personnalités. Un couple qu'elle idéalise. Jusqu'au jour où elle aperçoit la femme qu'elle a prénommée Jess embrasser un autre homme.

Quelques jours plus tard, elle découvre sa photo dans les journaux : Jess s'appelle en fait Morgan et elle a disparu ...

Nous sommes tous des voyeurs. Les gens qui prennent le train tous les jours pour se rendre au travail sont les mêmes partout dans le monde : chaque matin et chaque soir, nous sommes installés sur notre siège, à lire le journal ou écouter de la musique ; nous observons d’un œil absent les mêmes rues, les mêmes maisons et, de temps à autre, nous apercevons un éclair de la vie d’un inconnu. Alors on se tord le cou pour mieux voir.

Paula Hawkins, La fille du train, Pocket, 2016

J'ai tout simplement adoré ! Je n'étais pas passée à côté, il était simplement dans ma Pile à Lire depuis longtemps.

Comme vous avez pu le remarquer je lis peu de littérature noire (policiers, thriller, polar ...), mais j'essaye de m'y mettre : je suis libraire alors je me dois de pouvoir conseiller un minimum sur tous les rayons. J'ai donc enfin lu ce livre devenu un classique du genre. Quelle belle surprise !

C'est un livre qui parle de mensonges, de suspicions, de violence, de désir d'enfant et de la volonté de prendre un nouveau départ.

J'ai adoré que ce soit écrit sous la forme d'un roman choral où nous suivons tour à tour Rachel, Megan et Anna. Cela permet d'appréhender la situation sous différents angles, à travers trois versions, deux en temps réel et une 1 an avant en ce qui concerne Megan. La psychologie des personnages est très bien développée. Je me suis rapidement attachée à Rachel malgré la vie qu'elle mène car j'ai compris rapidement qu'on profitait qu'elle soit ivre et qu'elle oublie des moments entiers de sa vie pour lui faire croire certaines choses ...

Il y a beaucoup de mystère, les drames du passé resurgissent peu à peu.

J'ai trouvé l'histoire prenante et l'écriture hyper addictive : je ne pouvais plus m'arrêter de lire. C'est un véritable page-turner.

J'ai fait 1001 hypothèses quant à la disparition de Megan et je ne savais plus qui était digne de confiance. L'auteure a un vrai don pour nous faire croire ce qu'elle veut, aller dans la mauvaise direction, suspecter les personnages les uns après les autres et nous surprendre quelques pages avant à la fin.

Bref, pour les rares personnes n'ayant pas encore lu La fille du train, je vous le conseille !

Tout ce que je sais, c'est que par moments tout roule, la vie est belle et je suis comblée, et en l'espace d'une seconde le monde bascule, je meurs d'envie de m'enfuir, je suis perdue et le sol semble se dérober sous mes pieds.

Paula Hawkins, La fille du train, Pocket, 2016

Il n'y a rien de plus douloureux, de plus destructeur que le doute.

Paula Hawkins, La fille du train, Pocket, 2016

La vie n'est pas un paragraphe et la mort n'est pas une parenthèse.

Paula Hawkins, La fille du train, Pocket, 2016